Faire dodo en plein couloir c'est pas bon pour la santé (PV Akemi)

La neige crisait sous chacun de mes pas, c'en était devenu lassant au fil du temps, mais désormais ce bruit était devenu inaudible pour ceux qui y étaient habitués. Seulement, je commençais sérieusement à en avoir ras le bol de marcher en vain dans cette vaste étendue blanchâtre, à la recherche de l'un des gars que l'on nous avait ramené récemment et … qui s'était enfui. Une traque interminable, pour finalement tomber sur un cadavre, certainement dévoré par les loups, en fait on était reparti sans même savoir s'il s'agissait bel et bien de lui, tellement le corps était méconnaissable, mais tout ça, pour rien, ça me mettais hors de moi, en plus je commençais à fatiguer, depuis le temps que je ne m’étais pas accordé une pause digne de ce nom …

Mais il y avait encore fort à faire avant de rentrer à la guilde, un bout de chemin long en perspective. Je me retourna donc en lançant un regard interrogateur sur les trois type qui m’accompagnaient, Daichi, aurait bien mieux fait de me laisser partir seule, pourquoi m'avoir collé ces trois incapables aux basques ? Je leur fis donc une remontrance digne de la seconde de mon frère, et fini sur un regard froid, ils allaient se bouger oui ou non ? Sinon il se pourrait bien qu'ils finissent comme l'homme que l'on avait laissé en proie au corbeaux et autres charognards. On avait pas que ça à faire, de s'occuper des morts.

Dans un long soupir, je repris ma route, ne faisant pas vraiment attention à mes ''compagnons'', s'ils étaient incapables de me suivre, ils mourraient ici, dans le froid. Et s'ils arrivaient en retard après moi, c'était moi qui m'occuperais d'eux. Je poursuivis donc ma route vers cette montagne que nous connaissions comme notre poche, gravissant chacune des petites collines sans trop de difficulté, suivit par ces trois imbéciles qui ne faisaient que me complimenter sur ma façon de me déplacer rapidement et relatant certain de mes exploits. Je commençais vraiment à en avoir marre, si cela n'avait tenu qu'à, leurs langues serraient déjà devenues de sombres glaçons perdus quelque part dans le mont Hakobe, mais bon, on n'était déjà si peu nombreux, d'autres pertes pourraient être ennuyeuses, je le savais.


Enfin, enfin les portes gelées étaient en vues. Du moins en vue pour qui savaient qu'elles s'y trouvaient, et donc pour notre petit groupe. Posant les mains sur mes hanches, les cheveux flottant dans le vent glacial, je me remémora ce qu'était cet endroit avant notre arrivé, et dans un sourire me dit que l'on avait fait du joli travail. Si ça continuait à progresser si vite, notre nombre et notre niveau suffiraient à faire plier le conseil. C'était bon à voir. Du coup, un sentiment de bonne humeur m'envahit, et un petit sourire apparut sur mon visage, un sourire toujours quelque peu effrayant, mais que voulez vous, je fais des efforts tout de même !

« - A moins que vous ne vouliez finir en glaçon, vous feriez mieux d'entrer ban... les ''gars''»

Ne pas paraître trop méchante avec les nouveaux, ne pas paraître trop méchante avec les nouveaux … Raah pourquoi donc ? Ils ne deviendraient jamais fort si on les maternaient de cette manière ! M'enfin, ils avaient de la chance, ma nostalgie avait éveillé un sentiment de bonne humeur. Je resta donc là, regardant les trois hommes entrer dans l'antre, sans même se retourner. Le froid les effrayaient ils tant ? Ou bien moi même ? Je ne le savais point, mais ne put m'empêcher d'éclater de rire ; Ils ne servaient vraiment à rien, avoir peur de moi cela pouvait se comprendre après tout, mais … du froid ? Comment comptaient ils tenir jusqu'au bout s'ils avaient peur du froid ? Quels bande d'incapables, ça ne leur ferraient certainement pas de mal, un petit exil de trois jours dans le mont … Pff, Daichi me trouverait encore trop violente avec les nouveaux, décidément, on ce demandait de qui était le plus effrayant de nous deux, n'était il pas censé être le grand maître de notre guilde et inspirer la crainte ? S'il n'était pas mon frère celui là …

Bon j'avais moi même assez traînassé dehors, il était peut être temps de rentrer dans les locaux non ? En entrant dans les couloirs sombres, je fut pris du même sentiment que lorsque les portes furent en vue, et passant ma main contre le mur froid du bout des doigts, j'avançais lentement, en direction du bureau de notre maître. Et puis, une forme se distinguait en sol. Tien ? Je m'arrêta un instant en inclinant la tête et vit la forme se lever d'un bond, m'avait il vu ? Je continuais de m'avancer jusqu'à mieux percevoir qui pouvait être celui qui n'avait pas trouver de meilleur endroit pour roupiller, m'apprêtant à enfin pouvoir faire sortir mon engueulade du jour. Et puis, face à face avec le jeune homme je m'arrêta, le fixant dans les yeux, ne cachant pas ma surprise. Tout changeait d'un coup, je devrais remettre mes nerfs à plus tard apparemment.

« - Tien donc ... » Je fis un pas supplémentaire, le regardant avec instance et interrogation, tout ceci dans mon regard de flamme et poursuivit. «- Le sol est il confortable, Naël? »

Lui, c'était l'un des trois lieutenants de la guilde et de ce fait, je n'avais pas à lui faire subir ma colère, du moins pas pour si peu. Sinon cela remonterais jusqu'à vous savez qui, et j'aurais encore des ennuis … Mais c'était vraiment pitoyable de voir un homme de si haut rang dormir à même le sol, dans un couloir glacé. J'espérais que personne ne l'eut vu, ou pas, cela pourrait être marrant que tout le monde le sache. Du coup, jeu un léger rire, poursuivit par un sourire et passa ma main près de sa joue. Soudain mon regard changea, et je posai mon doigt sur sa joue, appuyant avec une légère force.
«- Tu te rend compte, de la chance que tu as si je suis la seule à t'avoir vue dans cet état ? Imbécile !»

Le regardant toujours de mes yeux jaunes, je ''rengainai'' ma main et croisa les bras sur mon ventre, me mettant à suivre le petit liquide qui coulait de la marque présente sur sa joue, Oups. Que pouvait il avoir à me dire ?